Mes cinq poèmes-discours du Cent2Naire (14 & 15 mai 2022)

I – Pour la réception à la Mairie du XVIIIème.

Quintidi 25 floréal 230 jour de la Carpe (ci-devant samedi 14 mai 2022)
Veille du sextidi 26 floréal 230 jour du Fusain 
 
(Reprenons à l’époque de 1920) 
 
Ce siècle avait vingt ans. Finie la Grande Guerre !
Fini le cauchemar et bonjour le présent !
Les bonheurs de Montmartre replongent dans l’instant
Dans le rire et l’art, en négligeant de déplaire.
 
Les gros bourgeois sérieux jouent à la politique,
Les affiches collées, les journaux de partis. (Ce sont les élections municipales ! )
On promet des projets, cachant ses appétits,
Tout s’étripe en travers, bramant des polémiques.
 
Le lendemain après les résultats sérieux,
Les cerises en fleurs et les âmes en vague
Les chansonniers pamphlets et les Muses qui draguent
Veulent un autre monde, une île ou un État.
 
C’est la Commune Libre et sa fière peuplade
Séparée de l’Etat par son garde-champêtre !
Le palais est la rue ! Et le Maire décrète
Que la Butte sera autonome bourgade !
 
Les années ont passé : archives des Vendanges
Comme des Olympiades aux parrains connus ;
Un croquis de raisin ; un peintre et la Goulue ;
Les Renault rue Lepic ; les costumes qui changent…
 
Et ce siècle a cent ans au bout de ses délires :
Nous reculons les murs pour agrandir ce jour
Chantant la Vie en rose et le vin et l’amour
Sur ce Tertre penché aux tableaux qu’on admire.
(où le singe vient lire).
 
Les mariages heureux des photos argentiques
Nous reviennent au jour dans des albums précieux :
Le passé au présent apprend les facétieux 
Aux farceurs débutants, les canulars cosmiques !
 
Art gaité et bonté, des chansons, des bons vins :
Les poulbots entendront lancer au clair de lune
Les poètes d’antan, la princesse à la brune,
L’accordéon et l’orgue en l’année deux mil vingt !
 
Ce siècle avait vingt ans, mais dans ce millénaire 
Nous avons dépassé quelque peu la frontière 
Un virus – tout petit ! – a freiné notre élan ;
 
Mais nous voilà chez vous, (Monsieur N…/ Madame N… ) : citoyens, Confréries, 
Communes jumelées dès Jules Depaquit,
Deux jours dans le dix-huitième arrondissement !
 
Marielle Frédérique Turpaud
Maire de la Commune Libre élue depuis décembre 1998.

Président Jean-Loup Bouvier
 
 

II – Gloire aux démolisseurs 1960

à l’occasion de la ré-inauguration 62ans après de la sculpture d »Anna Waisman.

 
Le vieux viaduc d’Auteuil a vécu ses instants,
Et seules les photos gardèrent ses voyages.
Les pierres désormais comme seul paysage
Tombées de ça de là en n’importe comment.
 
Anna WAISMAN a vu ces débris tristement :
Sculpteur elle a osé y créer des visages. 
Le vieux viaduc d’Auteuil a vécu ses instants,
Et seules les photos gardèrent ses voyages.
 
C’est ainsi qu’à Montmartre un touriste en flânant 
Découvre la statue à l’orée du passage (rue Saint-Rustique),
Comme un Celte échoué loin de sa lande sage,
Comme une île perdue chez Gauguin ou Vincent :
Le vieux viaduc d’Auteuil conservé dans le temps 
Baptisé au printemps.
 
Marielle Frédérique Turpaud , Maire
en la présence de la famille 
Dimanche 15 mai 2022 / 26 floréal 230
 

III – Inauguration de la place de la Commune Libre

angle de la place du Tertre et de la rue Norvins

 
Une place qui glisse en pente vers ses rues :
C’est la place du Tertre aux maisons historiques,
La rime est périlleuse et la chanson comique…
Là l’ancienne Mairie, ici la bière en fût, 
 
La maison des Poulbots, le passage perdu 
Qui conduit à Plumeau la glycine magique…
Une place qui glisse en pente vers ses rues :
C’est la place du Tertre aux maisons historiques.
 
De son balcon, Baloche aperçoit les venues
Et les allers des gens, touristes exotiques,
Peintres et musiciens, citoyens anarchiques,
Des chansons et du vin jusqu’à l’aube venue :
Une place qui glisse en pente vers ses rues. 
 
Rondeau de Marielle Frédérique Turpaud, Maire 
Avec la chorale des Compagnons de la Butte Montmartre,
Dimanche 15 mai 2022 / 26 floréal 230
 

IV – Pose de la plaque de la Mairie

sur la façade du cabaret « Chez Ma Cousine »

 
Ce rouge cabaret nommé CHEZ MA COUSINE,
Né au siècle dernier, couveuse de talents, 
Noir et blanc puis couleurs sur les murs de la salle.
 
Les chansons, les bons vins : on connaît la combine !
C’est le cœur de Paris depuis dorénavant,
Ici c’est la Mairie où nos rires s’installent.
 
Car vint la dynastie Dangueuger qui cuisine,
Canada, Languedoc, sur tous les continents :
On y vient rue Norvins pour s’y rincer la dalle !
 
Tercets de Marielle Frédérique Turpaud, Maire 
Devant le 12 de la rue Norvins 
Dimanche 15 mai 2022 / 26 floréal 230.

V – Aux Communes et aux Confréries jumelées 2022 :

la clôture du sextidi soir rue Saint-Rustique 

Quintidi 25 floréal 230 Carpe
Sextidi 26 floréal 230 Fusain 
 
1
Montmartre c’est de jour l’ami des Japonais 
Se prenant en selfie auprès de Dalida, 
Croyant que c’est Renoir qui est le peintre là
À côté de Van Gogh qui fera leur portrait.
Mais Montmartre plus loin et Montmartre le soir 
C’est le chanteur de rue, l’orgue de Barbarie,
C’est le songe inventé de la Pinson Mimi,
Du jeune Picasso, de Modigliani,
L’épée de Jean Marais, Bernard Dimey plus tard,
Les bistrots cabarets à la gouaille grand cru,
Et des copains dedans discutant à pas d’heure
Entre rime et pinceaux ; et les vieux chroniqueurs
S’endorment sur la table aux chansons disparues.
 
Car Montmartre est vivant, même à l’aube impassible :
Le premier autobus et le Funiculaire
Se lèvent vers les voix des anciens monastères 
Et les premiers camions des régals comestibles…
 
2
Un jour vint le Virus. Nos mots morts sous le masque,
Nos chansons dans nos rues et nos projets fantasques
Gelés par des gilets ou des cars de police,
Nos portraits raturés sans sourire complice…
 
3
Mais vous voilà enfin ! Malgré tout, vous voilà !
Les bannières brodées, le signal des costumes,
Les couleurs éclatant sur le gris du bitume,
La joie de se grouper, le bonheur d’être là,
Les refrains de Bruant, les chants de la chorale,
Roulement de tambour, légendes du Lapin,
Cortège des mariés de l’an deux mille vingt 
Et la foule venue « d’en bas », la capitale !
 
4
Vous voilà jumelés avec notre Village, 
Vous voilà investis de cette juste cause :
Propager la gaité et le parfum des roses
Peintes pour les gamins dans les livres d’images, 
Propager le courage et la sérénité
Au-delà des rumeurs cachées dans les murailles,
Protéger le terroir aux antiques futailles,
Et l’artiste du coin, et le château hanté,
La gaité à travers la France et la Navarre,
Les montagnes, le lac et le fleuve tranquille !
Par-delà les douaniers c’est l’union de nos villes 
L’union des cœurs joyeux – lumière comme un phare ! 
 
Marielle Frédérique Turpaud,
cinquième Maire de la Commune Libre, élue depuis décembre 1998.
www.commune-libre-montmartre.fr 
Président Jean-Loup Bouvier