DIMANCHE 6 JANVIER 2019 : PEUT-ON PENSER L’AVENIR ?
Dans une monotone ambiance synonyme,
Répétant sans arrêt les mêmes bonané,
Les huîtres, le vin blanc, les paillettes dorées,
Les écrans de télé bêlent le millésime.
Nous vous souhaitons tout pour cette année future !
L’avenir, l’avenir à chaque coin de rue,
Litanies de traîneaux, pères Noël bourrus,
De neige et de bonheur et de bonne aventure…
Mais les événements, les regrets, les mémoires,
Les commémorations et les réquisitoires
Entraînent l’avenir en froissant les cadeaux.
Nous cherchons à penser, en rêve réaliste,
Un avenir plus vrai, plus beau, un peu moins triste :
Nous pouvons remonter les ruines du château.
(Et aimer la lumière à travers les vitraux / à travers les barreaux)
Marielle Frédérique Turpaud, nuit du 3 au 4 janvier.
ANNOTATIONS
Une fin d’année 2018 cerclée de lacrymogènes aux Champs-Elysées (et ailleurs), d’anniversaires douloureux de lumignons allumés au mur de Charlie (et d’ailleurs), d’incertitude futures et de certitudes désorientées : la philosophie résiste aux angoisses comme une arapède à son rocher (ceci n’est pas une huître), ressentant l’instant présent comme une inépuisable nouveauté, et redessinant des plans inédits sur des vélins vierges. De l’éternel Montaigne au dernier Houellebecq, de l’inusable Sénèque à l’immortel Johnny, l’esprit joyeux résiste. Résiste à quoi ? par quel subterfuge ? et pour combien de temps ? C’est ce que nous pouvons analyser ensemble cet après-midi.