Michel HERBERT (1898 – 1978), chansonnier, anarchiste et dictateur

Michel HERBERT (Noeulx-­les-­Mines 12 mai 1898 –Nogent-­sur-­Oise 1978)

Selon la légende, Michel HERBERT serait le petit-fils d’un officier fédéré de la Commune de Paris et son père serait né sur les barricades, place du Panthéon. En 1919, Michel Herbert est journaliste au Titre Censuré, feuille communisante qui soutenait la Révolution russe. Il est alors libertaire. Selon Léo Campion, il avait participé le 1er mai 1919 à la manifestation sur les grands boulevards « en brandissant un drapeau rouge et noir » aux cotés de Germain Delatousche. 

En 1920, il fonde le journal Les Pieds dans le plat et commence une carrière de chansonnier à Montmartre en rejoignant le groupe de chansonniers révolutionnaires La Muse Rouge.

Michel HERBERT fut de l’équipe de la Commune Libre. Après le décès de Jules DEPAQUIT qui était « maire-dictateur », et la séparation en deux Communes Libres, HERBERT rejoignit celle du Vieux Montmartre dont le premier Maire fut LEMOINE, le Père La Bille, patron de « La Mère Catherine ». Il fut derechef proclamé « dictateur ». A la mort de LEMOINE en 1929, ce fut Pierre LABRIC qui lui succéda, HERBERT s’étant récusé. Le Journal « Le Petit Parisien« , dont LABRIC était un des collaborateurs, écrivait du dictateur que « sa manche était plus étoilée que le firmament ». Jehan MOUSNIER raconte qu’en 1936, le « dictateur » HERBERT fut reçu ès qualités par MUSSOLINI ne comprenant rien à un Michel se faisant annoncer par « Liberté, Égalité, Fraternité ». A son retour à Paris, HERBERT renoncera à son titre, « certain en faisant un trop mauvais usage », écrira-t-il.

Il va fréquenter les cabarets montmartrois et tous les chansonniers qui se produisent à La Vache enragée, Henri CHASSIN, Maurice HALLÉ, Xavier PRIVAS, Raymond SOUPLEX, Pierre DAC, René-Paul GROFFE…

Initié à la franc-maçonnerie en 1932, il devint par la suite socialiste. Après guerre, Michel HERBERT est le bibliothécaire de la SACEM. Il est aussi secrétaire de la Société du Bon Bock.
Il a publié plusieurs ouvrages dont Montmartre avant Montmartre (1947), ouvrage historique très documenté et La Chanson à Montmartre (1967), une étude sur les chansonniers de Montmartre où, selon un journal anarchiste, il oublie de citer ses anciens camarades !

 

 

Michel HERBERT à cheval en 1932

 

 

Sources : Maitron – Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier…, op. cit. // Notes D. Dupuy // R. Brécy – « Autour de la Muse rouge… »,  // Dictionnaire des Militants anarchistes // Léo Campion – Les anarchistes dans la Franc-Maçonnerie //H. Coston – Dictionnaire de la politique française (1972) //