Né en 1906 à Lezay (Deux-Sèvres), Jacques Cathy a exercé d’abord la profession de caricaturiste à l’hebdomadaire « Le Rire ». Il a rejoint vers 1927 l’équipe du Cabaret « La Vache Enragée » conduite par Roger Toziny.
Roger Toziny, nouveau Maire de la Commune Libre, le nomme capitaine des pompiers en remplacement de Bibendum décédé. Il part avec toute la troupe en tournée dans les principales villes de France et d’Algérie.
Jacques Cathy adhère à la SACEM le 27 juillet 1928. Il en devient sociétaire définitif le 5 avril 1944.
Jacques Cathy poursuit sa carrière de chansonnier après le décès de Toziny en 1939 et après la guerre il conduit parallèlement une carrière d’acteur dans le cinéma. On le retrouve ainsi :
- en 1950 dans La Vie Chantée de Noël-Noël, un ancien de La Vache Enragée, il y interprète le rôle de l’acteur Paul.
- en 1951, dans un documentaire de Pierre Gautherin, « Au fil des Ondes », racontant la reconstruction d’un village normand détruit lors des combats de la Libération, Jacques Cathy y cotoie de nombreux artistes qui y interprètent leur propre personnage Line Renaud, Jacques Charon, Zavatta, Robert Lamoureux et aussi quelques copains de chansonniers de la Butte Montmartre Léo Campion, Robert Rocca, Roméo Carlès…
- en 1951, il joue dans un court-métrage documentaire de A.Lalande: « La Boite à Vendre » .
- en 1958, on le retrouve dans « A pied, à cheval et en spoutnik » de Jean Dréville où il joue le rôle de Boulagnine aux côtés de Darry Cowl et Francis Blanche.
- en 1967, il interprète le rôle du Maire dans « La Petite Vertu » de Serge Korber avec Dany Carrel, Jacques Perrin et Robert Hossein.
- en 1971, il joue un petit rôle (le passant) dans un épisode « L’Album de famille » de la mini-série TV « Le Voyageur des Siècles » de Jean Dréville.
Étant directeur-adjoint du Journal « Le Collectionneur Français », il publie en 1988 un Dictionnaire des Vieux Papiers. Il est décédé le 26 mai 1990.
Dans le numéro 1 du nouveau journal de Maurice Hallé, « Chantons Quand Même-La Vache Enragée » de mai 1949, nous apprenons que :
Le nouveau maire de la « Commune Libre de Montmartre » est notre ami le chansonnier Jacques Cathy, qui débuta à « La Vache Enragée » de la place Constantin-Pecqueur. Il succède à notre regretté Léo Deglesne, décédé l’année dernière.
Dans le n°2 du même journal de juin-juillet 1949, on lit que
Le déjeuner mensuel de l’authentique Commune Libre de Montmartre (fondée en1920 par Jules Depaquit et Maurice Hallé) a eu lieu le samedi 28 mai 14, rue de l’Abreuvoir et a été présidé par Mme Suzanne Jacques-Ferny, veuve du célèbre chansonnier montmartrois. Autour de la présidente avaient notamment pris place : le maire de la C.L.M. Jacques Cathy, le dessinateur Solon, le fantaisiste Georgius, le maître-imprimeur Georges Girard, le docteur Sterman et les chansonniers Lucien Cénarg, René-Paul Groffe et Pierre Simon)-Mérop.
N’ayant pas été réélu en 1987 comme Maire de la Commune Libre du Vieux Montmartre, et l’instance judiciaire engagée n’ayant pas tranché en sa faveur, Jehan Mousnier vint en 1990 trouver Jacques Cathy, toujours maire en titre d’une Commune Libre somnolente, qui lui transmit le flambeau. Et comme l’écrivit quelques années plus tard Jehan Mousnier:
« La Commune Libre de Montmartre originelle, celle qui fut fondée par Jules Depaquit (reprit) force et vigueur, réunissant des artistes de chaque domaine de l’art, « Contre ce qui est pour et pour ce qui est contre », seule
attitude créatrice. »
On a souvent considéré que Jacques Cathy était le 3ème Maire (Mousnier le 4ème et par conséquence Marielle Turpaud le 5ème). Mais les informations contenues dans les documents retrouvés dans nos archives parlent. Ainsi Toziny écrit lui-même qu’il est devenu maire en 1928, très certainement à la suite de la fermeture du Cabaret de la Place Constantin-Pecqueur. Mais que s’est-il donc passé entre 1924 (décès de Depaquit) et 1928 ? C’est un tandem formé du poète-chansonnier Maurice Hallé qui maintenait le Cabaret de la Place Constantin-Pecqueur et la revue la Vache Enragée la tête hors de l’eau et de l’écrivain Léo Deglesne, qui assura l’intérim et la continuité de la Commune Libre de Montmartre face à celle du Père Lemoine, Pierre Labric et Michel Herbert. Dans un communiqué adressé à la presse, en 1928, alors que le cabaret vient d’être expulsé et est parti dans le 9ème arrondissement hébergé par Le Chat Noir, Maurice Hallé se présente en tant que Maire. Léo Deglesne, quant à lui, apparait en 1928 comme président de l’association dans la déclaration faite à la Préfecture de Police de Paris. Et que s’est-il passé entre 1939 (décès de Toziny) et 1949 (élection de Jacques Cathy). Maurice Hallé nous renseigne dans la rubrique « départs » du n°2 de « Chantons Quand Même-La Vache Enragée » et signale le décès du « poète Léo Deglesne, maire de l’actuelle Commune Libre de Montmartre », survenu en 1948, comme cela ressort de l’article publié dans le n°1 annonçant en 1949 l’élection de Jacques Cathy, « qui succède à notre regretté Léo Deglesne, décédé l’année dernière ».