Nicolas-Félix Desportes, né le 5 août 1763 à Rouen et mort le 26 août 1849 à Paris, est un homme politique, diplomate et préfet français.
Félix Desportes (photographie ancienne d’une miniature de la fin du XVIIIe siècle)
Premier maire de la commune de Montmartre, il assura des missions diplomatiques pour les différents régimes issus de la Révolution française et joua un rôle décisif lors de la « réunion » de Genève à la France. Sous le Consulat puis l’Empire, il fut nommé préfet du Haut-Rhin et reçut le titre de baron. Élu membre de la Chambre des représentants pendant les Cent-Jours, où il siégea parmi les libéraux, il dut s’exiler après la Seconde Restauration. De retour en France, il renonça à la carrière politique après 1830 mais devint un fidèle partisan de Louis-Napoléon Bonaparte.
Il meurt à Paris, au no 6 de la rue Laffitte, en 1849, à l’âge de 86 ans. Il est inhumé, avec son frère Benjamin, au cimetière du Calvaire de Montmartre, commune dont il a été le premier maire.
Maire de Montmartre (1790 – 1792)
Desportes s’installe à Montmartre (village indépendant de Paris jusqu’en 1860) juste après son mariage. Il est donc proche de l’épicentre des événements lorsque la Révolution française, à laquelle ce fils de bourgeois est favorable, éclate. Ayant réussi à éviter que la concentration de plusieurs milliers de miséreux parisiens dans les ateliers de charité de Montmartre soit une cause de désordre, il est élu maire de Montmartre le 22 mai 1790. La mairie est installée à côté de son domicile, au premier étage de l’ancien presbytère, situé au no 3 de la place du Tertre. La commune nouvellement créée compte alors moins de 400 habitants car elle ne comprend que la partie extra-muros de l’ancienne paroisse de Montmartre, c’est-à-dire le Haut-Montmartre situé à l’extérieur du mur des Fermiers généraux. Le Bas-Montmartre, intra-muros, est quant à lui rattaché à Paris à partir de juin 1790.
Assumant son mandat municipal pendant deux ans, Félix Desportes parvient à assurer l’ordre public malgré les vives tensions sociales propres à la période révolutionnaire. Prodigue de déclarations révolutionnaires (il jure de « vivre libre ou de mourir pour la Liberté ») et d’actes symboliques (il fait de sa commune la marraine de sa fille Flore Pierrette « de Montmartre »), il est cependant critiqué par les révolutionnaires les plus radicaux pour ses bonnes relations avec l’abbesse de Montmartre, Marie-Louise de Montmorency-Laval, ou encore pour la particule et le titre à consonance aristocratique qu’il apporte à son patronyme en se faisant appeler « Desportes de Blinval ». Cette allure aristocratique ainsi que son train de vie fastueux lui valent des inimitiés qui lui seront préjudiciables sous la Terreur.
Après la fusillade du Champ-de-Mars, il prend la défense, avec Collot d’Herbois, des pétitionnaires qui ont été arrêtés. Il est alors membre du Club des Jacobins, dont il ne sera radié qu’en mai 1793, après l’éviction des Girondins.
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Stèle funéraire de Félix DESPORTES au Cimetière du Calvaire