Jules DEPAQUIT (1869-1924), le maire-fondateur  et dictateur de la Commune Libre

Enfance sedanaise

Il est le fils d’une des personnalités qui comptent à Sedan, Édouard Depaquit, un ingénieur des Ponts et Chaussées qui a mené brillamment un projet d’extension, de transformation et de réurbanisation de la ville ardennaise. Une ville meurtrie par la guerre franco-allemande de 1870 mais paradoxalement à l’apogée de son développement économique. Élève au collège Turenne de Sedan, il y rencontre son cadet Georges Delaw. Les deux adolescents, tous deux doués pour les croquis, deviennent des amis.

Montmartre

Il débute comme dessinateur en 1893. Il présente jusqu’à la caricature tous les traits de l’artiste de Montmartre de 1900, fastueux et criblé de dettes, grandiloquent et amateur de canulars. Venu très jeune à Montmartre, il est accueilli par Rodolphe Salis au Chat noir et demeure tout d’abord à l’hôtel du Poirier avec son compatriote et ami Georges Delaw. À l’hôtel du Tertre, au-dessus du restaurant Bouscarat, il est le voisin d’Erik Satie et de son ami Pierre Mac Orlan. Il s’installe ensuite au 30, rue Saint-Vincent, derrière le Lapin Agile, et devient locataire d’Aristide Bruant, puis il prend pension chez la Belle Gabrielle, café tenu par Marie Vizier, en même temps que Maurice Utrillo et Tiret-Bognet.

Sur ce dessin de Depaquit, on reconnait à la terrasse du Lapin Agile, les bras levés, Frédé, le maître des lieux; au milieu au premier plan, Bruant et à sa gauche Mac Orlan, en casquette à carreaux. A droite, on reconnait Jehan Rictus (barbu). Derrière lui, Francis Carco et, à terre, Maurice Utrillo
Sur ce dessin de Depaquit, on reconnait à la terrasse du Lapin Agile, les bras levés, Frédé, le maître des lieux; au milieu au premier plan, Bruant et à sa gauche Mac Orlan, en casquette à carreaux. A droite, on reconnait Jehan Rictus (barbu). Derrière lui, Francis Carco et, à terre, Maurice Utrillo

Son nom est mentionné sur le tableau d’Utrillo La Maison Bernot (1924) que l’on peut voir au Musée de l’Orangerie, à Paris (acquisition du collectionneur Paul Guillaume) ; on peut y lire : « Commune Libre de Montmartre, Jules Depaquit, maire-dictateur ».

Utrillo-MaisonBernot

Illustrateur

Il collabore à de nombreux journaux satiriques dont le journal Le Rire de 1899, à 1905, Le Bon Vivant de 1903 à 1906, puis La Baïonnette entre 1916 et 1917. Il entre en 1916 au Canard enchaîné comme dessinateur. L’itinéraire de Depaquit est typique d’une évolution qui conduisait des journaux d’humour ou d’échos aux journaux politiques sans négliger la collaboration à « la grande presse d’information ». Il illustra, à la demande de Lucien Vogel, Matorel en Province de Max Jacob.

CLM-1921-LesHalles-17DEC-C

La Commune libre de Montmartre

Élu avec sa liste antigrattecieliste, il est le premier maire de la Commune libre de Montmartre fondée le , avec Pierre Labric, journaliste, le poète beauceron Maurice Hallé et Raoul Guérin, à la suite d’une réunion tenue dans la salle dite « réservée » du Lapin Agile. Depaquit, vêtu d’une redingote serrée à la taille, d’une écharpe rouge et verte, le chef surmonté d’un chapeau haut de forme et les pieds chaussés de sabots, présidait avec la plus grande dignité les cérémonies organisées sur le territoire de la « Commune libre » : entre autres, la Corrida de la Vache Enragée, organe officiel de la Commune, le Critérium des Vieux Jetons, et la Foire aux Croûtes, inaugurée le . Cette foire était plus qu’un canular : elle permit à de nombreux et parfois excellents artistes d’exposer. Depaquit mourut à Balan, le 11 juillet 1924, dans la maison familiale, après avoir été opéré d’une adénite cervicale, et fut enterré le 14 juillet.

source wikipedia

Des éléments relatifs au rôle occupé par Jules Depaquit à Montmartre sont en cours de rédaction. Toute contribution documentée est bienvenue.